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Mon blog de photographe passionnée

Appelez-moi Madame le juge!

Depuis que j’ai poussé les portes du Photoclub d’Epinay-sur-Orge, mes amis photographes m’ont encouragée à proposer mes photos en exposition au niveau départemental puis régional et, quand les notes étaient suffisantes, en national. Et voilà, le mot est dit : ‘note’. Et pour qu’il y ait note, il faut qu’il y ait juge !

Le point de vue du jugé

J’ai présenté mes photos pour la première fois en 2007. En les mettant dans les cadres, j’étais très fière de mon travail. Et ensuite, j’ai fait le tour de l’exposition et je n’étais plus très fière de mon travail. Je trouvais le travail des autres meilleur en termes de technique de prise de vue, post-traitement, couleurs, idées…J’ai été jugée, critiquée avec plus ou moins de bienveillance mais aussi récompensée, félicitée, encouragée. J’ai appris des juges, de leur point de vue. Je n’étais évidemment pas toujours d’accord mais ils m’ont fait voir mon travail sous un autre angle. Mes premières notes en concours régional ont été 10, 11 et 12 Et en voyant les autres photos des photographes ce jour-là, je ne méritais pas plus que les notes qui m’avaient été attribuées…Mes photos ne valaient pas plus.

Alors j’ai travaillé, creusé, cherché les informations auprès de ceux qui savaient… avec pour objectif d’améliorer mes notes sachant que les concours ont leurs règles et que, parfois, sortir du cadre, c’est oser, mais cela passe ou cela casse. C’est la règle du jeu, car après tout, ce n’est qu’un jeu, qu’il faut se féliciter d’avoir osé montrer son travail et qu’en cela c’est déjà une victoire.

Dans mon parcours associatif, j’ai aidé, je crois, et encouragé les personnes à oser montrer leur travail, à creuser leurs idées, et pour cela j’ai été trois ans commissaire régionale. Trois années où il a fallu, pour chacun des concours, trouver 3 juges, des connus et des moins connus au niveau de la région, des hommes et des femmes tous aux parcours photographique et de vie différents mais passionnés par l’image et ce qu’elle transmet. A chaque fois, j’ai poussé mes juges à expliquer le pourquoi de leur note surtout quand il ou elle n’était pas d’accord avec un autre juge. Cela a donné des échanges passionnés et passionnants où chacun, me semble-t-il, en sort grandi s’il s’ouvre à l’autre en termes de point de vue.

Le point de vue du juge

Et puis un jour, on t’appelle et on te demande d’être juge. Alors tu balbuties, tu hésites, tu listes ton manque d’expérience, ta peur du de mal juger…et puis tu te dis, on est 3 alors, au pire, ma note n’aura pas trop de répercussions dans la moyenne. Alors tu dis un oui timide et tu arrives le jour J un peu, beaucoup tremblante mais avec un maximum de bienveillance.

Tu arrives avec tes gants blancs. Tu sens que tu es passée de l’autre côté, qu’on t’observe, qu’on te juge même avant que tu commences à juger les photos. Devant 3 ou 4 tables, des petits cartons avec des notes de 6 (encourageant celui qui a osé montrer sa photo même si le résultat n’est pas satisfaisant aux yeux du juge) à 20. Le commissaire te rappelle les règles, que tu as toi-même dites un jour, en te rappelant la fameuse courbe de Gauss, d’accorder au moins un 20, d’être indulgente car c’est un concours régional. Quoi, vous vous étonnez d’entendre parler ici de la courbe de Gauss ? C’est cette courbe que les professeurs connaissent et qui indique que la majorité des notes doit se trouver dans la moyenne. Même en n’étant pas totalement convaincue qu’il faille suivre parfaitement cette courbe, sûrement mon côté un peu rebelle, je me suis rendue compte que, globalement, cela le fait.

Le premier jugement, j’ai décidé de le vivre à ma manière. J’ai divisé le tas de photos en 3, les moins, les ok et les plus, puis j’ai redivisé pour ensuite les  entre 6 et 20 (à reformuler, pas clair pour quelqu’un qui ne connaît pas les concours). Et ensuite, j’ai ajusté au mieux selon mon âme et ma conscience mais aussi ma connaissance de la photographie d’un point de vue technique et esthétique. Il est très rare que je mette des 6 ou 7 et mes notes s’étalent plus entre 8 et 20. Ces jugements sont publics donc certains photographes sont là et je les encourage à venir, mais nous reviendrons plus tard sur ce point. A chaque fois que l’un d’eux me le demande, j’explique mes choix, le pourquoi du comment. Ils sont d’accord ou pas, là n’est pas le problème. Ce qui est le plus important est l’échange d’idées, de points de vue qui fait évoluer chacun d’entre nous dans notre connaissance de l’art photographique.

Depuis ce jour, j’ai toujours plaisir à répondre par la positive aux personnes qui me proposent de faire un jugement car il en ressort sans cesse du positif, même cette fois où un photographe m’a prise à partie de façon virulente car j’étais, selon lui, incompétente du fait de la note que je lui avais mise. Je ne dis pas qu’à la fin j’étais sa meilleure amie mais je lui ai permis de voir que tout l’amour qu’il avait mis dans son travail, sa création pouvait ne pas être partagé, tel Picasso, Miro, et bien d’autres, et il m’a fait comprendre que même si je ne suis pas fan de certaines techniques, je dois valoriser le travail, la recherche, etc. Ce fut donc un peu « violent » sur le coup mais très positif rétrospectivement.

Mes conseils de jugée et de juge

En tant que jugée, la photo que j’aime restera toujours la photo que j’aime. En tant que jugée, je ne jugerai le juge qu’avec bienveillance. En tant que jugée, je resterai humble et chercherai toujours à prendre en compte, un peu ou beaucoup le retour des personnes sur mon travail. En tant que jugée, j’ai le droit d’être différente, de voir les choses différemment. En tant que jugée, j’accepte d’être incomprise. En tant que jugée, je me félicite d’avoir osé montrer mon travail

En tant que je juge, je serai toujours humble quant à mon propre travail. En tant que juge, je donnerai toujours une note objective, tenant compte de la technique, l’esthétique, la créativité et mon ressenti. En tant que juge, j’accepterai des partis pris différents des miens. En tant que je juge, j’accepterai l’erreur, je me donnerai le droit de me tromper. En tant que juge, j’accepterai d’être jugée. En tant que juge, je partagerai toujours mon point de vue. En tant que juge, je serai toujours à l’écoute du photographe.

Être jugée ou être juge, c’est un échange autour de la passion de l’image, de ce qu’elle montre et ne montre pas, des émotions qu’elle provoque. On dit « le poids des mots, le choc des photos ». Et n’oubliez jamais que quelle que soit la note, ce sont votre photo et vos émotions et si elle est dans votre top 10 avant un jugement, elle y restera après le jugement !

La photo culinaire

La photo culinaire ne signifie pas forcément que l’on est gourmand même si cela n’est pas incompatible 🙂 La photographie culinaire est avant tout synonyme de vouloir mettre en avant les textures, les couleurs de la nourriture sous toutes ses formes.

Bien évidemment, il est possible de réaliser des photos culinaires en lumière naturelle mais la photo en studio sera souvent préférée, du fait qu’il est possible de multiplier les sources de lumière et la précision de son flux pour mettre en avant les textures.

Au niveau matériel, il vous faudra au moins deux sources de lumière :

  • une torche d’ « ambiance » avec une grande boîte à lumière pour éclairer la scène de façon uniforme et douce
  • une torche avec un bol beauté et un nid d’abeille pour mettre en avant telle ou telle partie du plat

De plus, au niveau de votre matériel, il vous faudra prévoir :

  • objectif macro 105mm ou moins
  • trépied
  • réflecteur
  • diffuseur sur une fenêtre si vous souhaitez prendre les photo en lumière naturelle. Dans ce cas, prenez vos photos en fonction des horaires où vous obtiendrez les meilleures lumières.

Avant de commencer, pensez à prendre :

  • assiettes et plats simples/blancs
  • verres transparents
  • couverts
  • des objets permettant de modifier la hauteur du sujet photographié, de l’incliner…
  • les éléments constituant le plat tel que les légumes ou encore du gros sel, du sucre, de la farine…
  • différents fonds
  • paires de ciseaux/vaporisateur/pince à épiler (pour repositionner sans salir)/chiffon(pour nettoyer)
Les volumes/les textures

Les aliments ont des volumes initiaux. Une fois cuisinés, ils peuvent devenir ronds, carrés, rectangulaires… Selon votre angle de prise de vue, soit vous écraserez ces volumes, soit vous les mettrez en avant.

Les couleurs

Les aliments ont des couleurs variées. Pour les mettre en valeur, relisez l’article sur les couleurs. Un plat peut-être une variété de couleurs ou uniforme, dans les mêmes nuances de couleur.

Au naturel ou mis en scène

Soit vous faites le choix de photographier le plat dans sa composition la plus simple, sur une jolie assiette, soit vous le mettez en situation en ajoutant :

  • les aliments qui constituent le plat
  • la table avec les couverts/les verres
  • des éléments humains : bouche, main…
  • des éléments de contexte qui rappellent ce que le plat doit suggérer : saison, personnes cibles pour la dégustation, …
Quelques exemples  trouvés  sur le Net
Quelques exemples avec mes photos

Désormais, à vous de préparer, de créer et de photographier!

Introduction au portrait

Le portrait a trouvé sa définition dès les premières heures de l’histoire. C’est un genre graphique dont le but est de représenter, de façon ressemblante, une personne. Le portrait photographique est en ligne directe avec le portrait peint (Cf. Article sur le portrait de Madame la Marquise de Pompadour) ou dessiné. La photographie en a fait un exercice (trop) faussement facile. Il faut simplement réfléchir au but d’un portrait : de la photo d’identité au portrait Harcourt, il y a belle différence…

Le portrait est de sept types :

  • Très gros plan
  • Gros plan
  • Plan poitrine
  • Plan taille
  • Plan américain
  • Plan italien
  • Plan plein pied

Avant de vous lancer tête baissée dans la technique, répondez à ces différentes questions :

  • Qui est le sujet? Enfant, adolescent, femme, homme, animal, etc.
  • Dans quel but prendre la photo? Quelle est mon intention?
  • Quelle est la finalité du portrait? Décors? Souvenir? Témoignage?
  • Dans quel lieu? Quel rapport avec le sujet? Quelle importance dans la scène?
  • Quelle est ma position, mon rôle, mon lien avec le sujet?
  • La prise est-elle sur le vif?

Une fois que vos réponses sont claires, préparez votre matériel, accessoires et si vous ne l’avez pas encore fait, échangez avec votre modèle. Cet échange est à débuter avant la séance, que celle-ci soit en extérieur ou en studio, et se poursuivra tout a long de la séance. Votre modèle, quels que soient son âge et son sexe se doit d’être respecté dans ses  souhaits/désirs et limites. A ce propos, n’oubliez pas de lui faire signer un document de droit à l’image, que vous soyez professionnel ou amateur. Si le modèle est mineur, rappelez-vous que les deux parents doivent signer ce document de droit à l’image même s’ils sont séparés ou divorcés. Lors d’une séance de portrait, demandez toujours l’autorisation avant de toucher la personne, que ce soit une simple mèche de cheveux ou un vêtement à replacer. Cela peut paraître évident, mais il n’est jamais inutile de rappeler ces règles de base du respect de la personne.

Passons « enfin » à la technique, qui vous rassure souvent. N’oubliez pas que la technique est au service de l’intention uniquement. En lumière naturelle, vous n’aurez qu’une source, plus ou moins dure selon la couverture nuageuse. Pensez à utiliser un ou plusieurs réflecteurs pour ramener de la lumière vers votre sujet.

En studio, vous pourrez choisir le nombre de torches utiles à votre intention et définir votre schéma d’éclairage. Attention, si votre modèle est animal, pensez à protéger votre matériel. Je vous parle, par expérience, car certains animaux sont très joueurs et marchent sur les câbles d’alimentation et les pieds support torche! Le sac de riz/farine pour alourdir les pieds est très utile dans ce cas!!!

Les modeleurs

Pour rappel, n’hésitez pas à vous référer à l’article sur l’introduction au studio. Les modeleurs « préférés lors d’une séance de studio sont les suivants :

  • Parapluie pour un éclairage direct et classique
  • Boîte à lumière de dimension plus ou moins grande selon le type de portrait, le nombre de personnes
  • Bol beauté pour souligner telle ou telle partie de la personne
Les schémas de prise

Les schémas proposés ont été réalisés sur http://www.lightingdiagrams.com/Creator. Cette application gratuite vous permettra de sauvegarder vos schémas d’éclairage, ce qui vous sera utile pour multiplier vos séances.

  • 1 torche

Eclairage à 45° avec un parapluie en éclairage  direct

Avec un bol beauté et l’utilisation d’un réflecteur

Boîte à lumière carrée, en éclairage indirect

N’hésitez pas à déplacer les torches  sur leur axe de rotation droite-gauche et à visualiser les effets sur votre modèle.

  • 2 torches

1 torche a pour objectif d’éclairer le sujet et une torche éclaire le fond. Encore une fois, n’hésitez pas à déplacer les torches  sur leur axe de rotation droite-gauche et à visualiser les effets sur votre modèle.

  • 3 torches

1 torche a pour objectif d’éclairer le sujet devant, une torche éclaire l’arrière du sujet et une troisième torche éclaire le fond. Encore une fois, n’hésitez pas à déplacer les torches  sur leur axe de rotation droite-gauche et à visualiser les effets sur votre modèle.

Amusez-vous, déplacez vos sources de lumière, utilisez de la gélatine, des fonds de différentes couleurs. Faites participer votre modèle car tous ces éclairages sont impressionnants et c’est en échangeant avec votre modèle qu’il ou elle oubliera la technique et restera naturel(le) avec les meilleures expressions!

Pour découvrir quelques uns de mes portraits : section portrait et portrait d’enfants.

Pour découvrir mes deux projets de portraits : section cancer et fragilité masculine.

Introduction au studio

Lorsque l’on parle studio photo, c’est fréquemment en comparaison avec la photo en lumière naturelle. La lumière naturelle, sur notre planète, est constituée par deux astres dont un principal : le soleil. C’est plus ou moins vrai car il est possible de jouer avec des accessoires afin de créer d’autres sources de lumière. Mais nous reviendrons sur ce détail lorsque nous aborderons les accessoires.

Un des avantages du studio est qu’il est accessible quelle que soit la météo et que vous pouvez avoir autant de sources de lumières que vous le souhaitez. Vous pouvez également modeler cette lumière selon vos envies, c’est-à-dire selon ce que vous souhaitez mettre en évidence ou laisser dans l’ombre. L’inconvénient est, évidemment le coût d’investissement et la place nécessaire pour stocker le matériel. Difficile de le laisser dans son salon, d’autant plus que ce matériel est d’une certaine fragilité, à ne pas mettre entre toutes les mains!

En studio, il est possible d’utiliser des lumières continues, souvent préférées lors de la photo de bébés ou des flashs, encore appelés torches. La lumière continue est constituée d’une lampe de lumière continue, similaire à nos ampoules, mais avec une température de lumière de 5600°K (équivalent à la lumière naturelle). Ce type d’éclairage est souvent utilisé avec des parapluies pour diriger la lumière. Il existe également les lumières LEDs, qui ont l’avantage de pouvoir être modulées en termes de température de couleur. Leur avantage est également la faible diffusion de chaleur. Les lampes LEDS fonctionnent souvent sur pile et sont parfois utilisées à l’extérieur des studios. N’oublions pas les fameuses lampes Fresnel, qui existent en version « lampe » et en version LED, et font, depuis des années, le succès des portraits du studio Harcourt notamment.

En source de lumière flash ou torche, il existe plusieurs modèles, plusieurs marques, plusieurs puissances. Là encore, vous ferez en fonction de votre budget, de la taille de votre studio et de vos envies. N’oubliez pas que les modeleurs sont souvent propres à la marque et leur prix également! Les moins chères sont évidemment les marques venant d’Asie, qui peuvent satisfaire vos besoins mais attention à la température de couleurs, la rapidité de déclenchement, la fiabilité et durée de vie, le coût des lampes de rechange… De ce fait évitez de mixer plusieurs marques car vous risquez de ne pas avoir la même couleur de température, ce qui gênera votre composition et vous imposera un post-traitement plus long.

Les modeleurs

Il existe différents types de modeleurs dont l’objectif est de diriger/diffuser la lumière comme vous le souhaitez, permettant ainsi de mettre en avant telle ou telle partie de l’objet ou de la personne photographiée

  • Parapluie

Le plus connu depuis notre plus tendre enfance. En effet, c’est le modeleur utilisée lors des photos de classe notamment. Il peut être tapi de blanc, argenté et doré, rendant ainsi la lumière ‘naturelle’ (blanc), plus dure (argenté) ou plus chaleureuse (doré). L’avantage du parapluie est également sa large diffusion.

  • Boîte à lumière : carrée, rectangulaire, hexagonale

 La boîte à lumière est souvent appréciée des photographes pour sa diffusion « adoucie » de la lumière. Encore une fois, la taille de la source dépend de l’objet ou de la personne à photographier. La forme hexagonale est souvent utilisée dans le cadre de la photo de portrait car elle permet d’avoir un reflet quasi naturel dans les yeux.

  • Bol beauté

Le bol beauté peut-être de différentes tailles également, de 10 cm à plus de 80 cm de diamètre. Son objectif est de diriger la lumière sur une zone spécifique. Pour ce faire il est fréquemment utilisé avec un nid d’abeille afin de diriger le flux de lumière précisément. Les fameuses images des campagnes publicitaires Aubade sont réalisées avec 6 voire plus, de ces modeleurs :

  •  Snoot

Ce modeleur permet de diriger la lumière de façon encore plus précise, comparé au bol beauté. Il peut également être utilisé avec un nid d’abeille rendant son faisceau de lumière encore plus précis. Attention, ce modeleur est à manipuler avec précaution car il devient très rapidement chaud du fait de la concentration de lumière.

Les fonds

Les fonds permettent d’isoler l’objet ou la personne de son environnement. Ils peuvent être de différentes sortes et couleurs :

  • Unis : fréquemment noir, blanc et parfois de couleur
  • Avec une image pour créer une ambiance particulière
  • Texturés

 A chacun son style, à chacun son fond!

Les accessoires

La grille ou le nid d’abeille vous permettra de concentrer la lumière

 Le couple flux, comme le nid d’abeille, vous permet de diriger le flux de lumière sur le sujet. Vous pouvez y ajouter des gélatines de couleurs pour ajouter un effet sur le sujet photographié.

Le réflecteur vous permet de réfléchir la lumière et ainsi de créer une seconde source (à utiliser également en lumière naturelle pour « ramener » de la lumière sur le sujet. Le réflecteur est souvent proposé en 4 « couleurs » permettant de moduler ce retour de lumière:

 

  • noir : pas de retour de lumière
  • blanc : retour de lumière naturel
  • argenté : retour de lumière « métallique »
  • doré : retour de lumière « chaud »

 Dans un article prochain, j’aborderai quelques schémas de base en studio, facilement accessible avec une seule torche.

Photographier la fumée

Photographier la fumée est un exercice très ludique et très artistique. Avant tout projet, il faudra faire comme d’habitude, c’est-à-dire répondre aux questions suivantes :

  • Quel objet souhaite-t-on photographier ?
  • Que souhaite-t-on obtenir ?
  • Où placer les éclairages pour obtenir ce résultat ?

Le sujet du jour est la fumée, « objet » qui bouge, non statique, qui nécessite donc une profondeur de champs d’environ 10 cm. Il est donc proposé les réglages suivants :

  • Ouverture de 18 pour une grande profondeur
  • Vitesse 1/200ème pour figer la fumée
  • ISO 100 pour ne pas bruiter l’image

Pour faire ressortir les fumées et les volutes, il faut, de préférence, un fond noir. En conséquence, on voudra éclairer les volutes sans éclairer le fond, pour l’avoir aussi sombre que possible. Dans une salle de concert, on place les projecteurs derrière la fumée pour l’éclairer. On va faire de même pour notre projet.

Il faut avoir une source de lumière très ponctuelle, c’est-à-dire de petite taille, et très focalisée. C’est pourquoi on conseille souvent d’utiliser un snoot, voire de le coupler avec un nid d’abeille. On peut aussi en fabriquer un avec du canson et du papier aluminium en faisant un cône à placer sur le flash (attention, ça chauffe fort!). Les volutes de fumées sont visibles 5 à 10 cm au-dessus de l’objet, il faut donc placer l’éclairage de façon à illuminer cette zone.

La position du flash par rapport aux volutes et au capteur est essentielle : la diffraction de la lumière dans les volutes (et donc leur visibilité) sera maximum si l’angle, centré sur les volutes, entre le capteur et le flash est de 45° sur tous les plans. La difficulté supplémentaire vient du fait que les volutes ne sont pas stables mais changent de plan tout le temps et qu’elles forment un système turbulent.

L’idéal est de travailler sur trépied, dans une pièce sans mouvement d’air et déclencher à distance en attendant le moment propice (volutes rassemblées). Ensuite vous pouvez vous amuser à créer des mini vibrations en tapotant sur la table avec un doigt, par exemple, et vous constaterez que cela peut donner de très jolies choses.

Post-production
  • Lightroom
  1. Mettre vibrance au max afin de faire ressortir les couleurs contenues dans les fumées
  2. Ne pas trop pousser la saturation car sinon cela va « écraser » les fumées
  3. Au niveau de la courbe
    1. Baisser les noirs
    2. Augmenter les blancs
  4. Augmenter légèrement la clarté afin de faire ressortir les contours

Pour aller plus loin, on peut travailler directement sur les paramètres tons clairs/tons foncés. Il est également possible de faire un gradient afin d’obscurcir la partie basse de la photo, d’où part la fumée.

  • Photoshop

Afin d’augmenter la netteté :

  1. Dupliquer le calque
  2. Appliquer un filtre passe haut sur le calque dupliqué afin de faire ressortir un peu mais pas trop (tout est dans la nuance) les contours
  3. Choisir le mode incrustation ou lumière tamisée (plus doux)

 

Quelques exemples

Macrophotographie

La macrophotographie est le terme usuel désignant la photomacrographie, souvent abrégé en macrophoto ou macro. Il correspond à l’ensemble des techniques photographiques -ainsi qu’à l’activité photographique associée- permettant de photographier des sujets de petite taille entre les rapports de grandissement γ=1 (ou 1:1 ou 1 mm sujet = 1 mm capteur) et γ=10 (ou 10:1). Son domaine se situe donc au-delà de celui de la proxiphotographie (γ<1), mais en deçà de celui de la  photomicrographie (γ>10).

Sujet

En premier, on pense évidemment aux « choses » toutes petites comme les insectes, puis les fleurs, puis les fruits…La macrophotographie permet de voir les détails, celui que notre œil d’humain peine parfois à distinguer, la simple beauté de la nature dans ses moindres détails! Quelques exemples trouvés sur le web, mes photos étant plus du proxy que de la macro 🙂

 Période

Comme pour tout sujet, en photographie, il est préférable de profiter des lueurs matinales ou en fin de journée. Ainsi vous aurez des lumières plus douces et moins d’ombres auxquelles vous devrez être particulièrement attentif. Attention également au vent qui n’est évidemment pas le bienvenu en macrophotographie et qui nécessitera de choisir une vitesse élevée (Vitesse 1/200 voir 1/500).

Petit rappel, respectez la nature! Si vous photographiez des créatures vivantes, pensez à ne pas perturber leur environnement ou leurs habitudes quotidiennes. Ne capturez pas d’insectes pour les placer dans un endroit qui pourrait être plus photogénique! Ne coupez pas les fleurs, ni les feuilles car elles ont toutes leur utilité pour l’écosystème. Vous souhaitez photographier la beauté de la nature donc respectez-la ainsi que les consignes si vous êtes sur un site protégé. Il y a toujours des affichages en entrée de sites vous indiquant la conduite à tenir.

Matériel

Concernant le matériel, certains objectifs ou appareils photo possèdent également une position/un mode macro qui vous sera utile pour vous essayer à cet exercice sans trop investir.

Ensuite, vous pouvez utiliser une bonnette qui est une lentille convergente montée devant l’objectif. Elle permet de retrouver la même netteté sur un sujet, mais à une distance moindre de celui-là. De ce fait, le sujet est grossi sur le capteur. Les bonnettes sont très peu encombrantes et pratiques à manipuler, mais elles restent un dispositif ajouté à l’objectif. Cela se traduit par l’apparition d’aberrations optiques si des bonnettes trop puissantes sont utilisées.

Il existe également des bagues allonges qui consistent en des tubes disposés entre le boîtier et l’objectif. Elles permettent de diminuer la distance minimum de mise au point d’un objectif, et d’augmenter le grandissement. Elles sont souvent vendues par trois et peuvent être utilisées séparément ou ensemble selon votre sujet.

Et pour finir, si la macrophotographie devient votre passion, vous pouvez également utiliser un objectif macro 100mm qui vous permet de garder une distance correcte entre le sujet et votre appareil photo. Si votre sujet est non-vivant, le 60mm peut être également appréciable car il permet d’être plus proche du sujet.

Afin de limiter les flous de bougé, vous pouvez utiliser un monopode ou pour encore plus de stabilité un tripode évidemment. Vous pouvez également utiliser votre anatomie (la gente féminine ayant un petit avantage 🙂 ) pour caler votre appareil contre vous, en ayant les jambes légèrement écartées pour une meilleure stabilité et en bloquant votre respiration le temps du clic. Notez qu’en macrophotographie, la position du photographe sera rarement élégante mais c’est pour la bonne cause!

Afin d’uniformiser l’éclairage, il est possible d’ajouter un flash cobra, muni d’un diffuseur pour adoucir la lumière ou un flash annulaire.

 
Technique

Avant de sortir, pensez à faire votre check-list!

Au niveau des réglages de votre appareil, quelques conseils:

  • Mode pondéré central
  • Utiliser le testeur de profondeur de champ pour vérifier la zone de netteté
    • 1/3 devant
    • 2/3 derrière
  • Mise au point sur l’œil de l’insecte

Pensez à votre cadrage, votre composition et si besoin, relisez mes conseils sur la composition (et autorisez-vous à casser les règles en centrant si besoin…je vous y autorise!), et sur les couleurs.

Ensuite, respirez et essayez encore et encore!

Petite astuce, lorsque vous allez créer votre banque d’image, vous allez remarquer que certaines macrophotographies sont celles d’insectes où la tête est nette et le bout des pattes aussi…Mais comment est-ce possible puisque la zone de netteté est si petite??? Et bien tout simplement en appliquant le même principe que la photo panoramique! On prend plusieurs photos et on les assemble sur notre logiciel de post-production favori.

Et n’oubliez pas, amusez-vous!

Analyse d’une publicité – Monsieur Gorbatchev et Louis Vuitton

Dans le cadre d’une formation de community manager et plus précisément lors du module culture graphique, j’ai eu un exercice à faire que je souhaite partager avec vous : l’analyse d’une publicité!

Contexte

En décembre 2007, Louis Vuitton, marque de maroquinerie Française de luxe, publie une photo pleine page dans le quotidien français « Le monde » de Mikhaïl Gorbatchev, ancien secrétaire général du Parti communiste de l’URSS. En effet Mikhaïl Gorbatchev est montré assis sur la banquette arrière d’une berline, un sac Louis Vuitton à ses côtés et le mur de Berlin en fond.

Cette publicité est signée Ogilvy et photographiée par Annie Leibovitz et fait partie de la série de 10 clichés sur le thème du voyage et plus précisément « Voyage-t-on pour découvrir le monde ou pour le changer ?»

Annie Leibovitz est une photographe américaine née en 1949 spécialisée dans les portraits de célébrités. Son style photographique est caractérisé par la mise en valeur du glamour de ses modèles, mettant toujours en avant un détail lié à la vie propre du personnage ou à son actualité publique.

Petit rappel, Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev est né en 1931 en URSS. C’est un homme d’État soviétique et russe qui dirigea l’URSS entre 1985 et 1991. Résolument réformateur, il s’engagea à l’extérieur vers la fin de la guerre froide et lança à l’intérieur la libéralisation économique, culturelle et politique. Il a reçu le prix Nobel de la Paix en 1990.

Création graphique

Cette publicité de Louis Vuitton est une photographie prise par Annie Leibovitz dans le cadre de la campagne publicitaire sur le thème du voyage avec le slogan « Voyage-t-on pour découvrir le monde ou pour le changer ?»

A cette photographie est ajouté un texte « A journey brings us face to face with ourselves.  Mikhaïl Gorbatchev Berlin Wall Returning from a conference», ce qui peut-être traduit en français par : Une journée nous met face à nous-même. Mikhaïl Gorbatchev, Mûr de Berlin, Retour d’une conférence.

Cette publicité comporte également le logo Louis Vuitton.

La composition de cette photographie est assez simple et en même temps complexe du fait de la symbolique qu’elle représente.  Il y a en effet différentes dimensions qui se cachent derrière cette image. Trois éléments principaux composent cette photographie :

  • Mikhaïl Gorbatchev, homme politique de l’URSS
  • Mur de Berlin
  • Sac Louis Vuitton

Ces trois éléments se retrouvent sur les points de force de la règle des tiers qui permette de transmettre un message clair et précis :

Point 1 : Mur de Berlin

Point 2 : Homme politique

Point 3 : Main de l’homme politique et le sac Louis Vuitton

Il y a évidemment une symbolique très forte car cette photographie mêle un ex-dirigeant communiste à l’univers du luxe. En mettant ses éléments sur des points de force, la

photographe souligne cette incongruence et le message de la marque « Voyage-t-on pour découvrir le monde ou pour le changer ?».

Techniquement, l’angle de vue positionne la photographe, assise en face de Mikhaïl Gorbatchev qui regarde le mur de Berlin d’un air pensif. Cela donne une impression d’intimité entre cet homme politique et la photographe et donc l’observateur. Cela met une ambiance de confidentialité, comme si Mikhaïl Gorbatchev revenait sur son implication dans la chute du mur de Berlin le 9 Novembre 1989 et ses conséquences.

L’agence de communication Ogilvy a en effet accepté la demande de Mikhaïl Gorbatchev de montrer sa contribution, sa plus grande fierté selon les propos recueillis par la société Louis Vuitton, à faire chuter ce mur, symbole de la séparation entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest, ou séparation entre capitalisme et communisme.

Au niveau de la lumière, elle se situe sur le visage, la main de Mikhaïl Gorbatchev et le sac Louis Vuitton. L’accent est donc mis sur l’attitude « pensive » de l’ancien chef d’état, une main posée et sereine, et bien évidemment le sac, objet de la publicité.

Grace à l’application toolki, il est possible de définir les 10 couleurs majoritairement présente dans cette photographie. Sans surprise, le gris est omniprésent (Berline, habits de Mikhaïl Gorbatchev, le mur de Berlin) puis le marron/beige doré qui est centré sur le sac Louis Vuitton.

Les nuances de gris présentes dans plus de 80% de la photographie, symbolisent la solidité/la persévérance/la rigueur mais aussi la sévérité. Très présent dans cette photographie, le gris montre l’importance de la situation, que ce n’est pas un contexte « frivole » mais sérieux avec un ancien chef d’état. Cela est évidemment renforcé par la position de la main gauche de Mikhaïl Gorbatchev qui placée sur sa cuisse semble ferme et sereine à la fois.

Le gris est aussi une couleur froide et a une symbolique également par rapport à Mikhaïl Gorbatchev puisqu’avant la chute du mur de Berlin, le monde était en pleine « guerre froide » et cela fait partie des événements que ce dernier a vécu et géré.

Cette publicité comporte le logo Louis Vuitton qui est un logotype avec une typographie de type Sans Serif qui montre que Louis Vuitton veut donner une image de stabilité/fiabilité et de tradition.

A cette photographie est ajouté également un texte « A journey brings us face to face with ourselves.  Mikhaïl Gorbatchev Berlin Wall Returning from a conference». La typographie est également de type Sans Serif mais avec l’utilisation d’une police de caractère en gras pour indiquer la légende « A journey brings us face to face with ourselves », puis en non gras pour rappeler les éléments importants au-delà du sac « Mikhaïl Gorbatchev Berlin Wall Returning from a conference ». La police de caractère est de très petite taille, juste pour rajouter une information au cas où le lecteur n’aurait pas compris le message principal.

Conclusion

Louis Vuitton, marque de maroquinerie Française de luxe, publie une photo pleine page dans le quotidien français « Le monde » de Mikhaïl Gorbatchev, avec un sac Louis Vuitton à ses côtés et le mur de Berlin en fond pour répondre à leur campagne publicitaire sur le thème « Voyage-t-on pour découvrir le monde ou pour le changer ?»

A cette question, la photographie répond par : Voyager pour changer le monde et c’est ainsi que Mikhaïl Gorbatchev y a contribué. En effet la chute du mur de Berlin qui a nécessité de nombreux voyages de cet homme d’état a changé le monde.

Cette publicité de Louis Vuitton a une symbolique très forte car elle associe un produit de luxe à un ancien dirigeant soviétique, la terre de l’anticapitalisme. Elle souhaite donc interpeller le lecteur, le choquer en quelque sorte. Il serait également logique de conclure pour le lecteur que cette photographie souhaite démontrer que même les communistes ne rêvent que de posséder des articles de luxe, ce qui sonne comme le triomphe du capitalisme.

Il y a également un troisième message derrière cette photographie qui est lié à Green Cross International. Green Cross International, ou Croix verte internationale, est une organisation non gouvernementale internationale à but environnemental, fondée le 20 avril 1993 à Kyoto. Mikhaïl Gorbatchev en est le fondateur et l’actuel président. Cette ONG se donne pour mission de contribuer à l’augmentation du niveau de vie et du développement économique et social dans tous les pays. Elle met pour cela en place des projets divers concernant l’environnement, des processus de paix ou d’aide au développement. La société Louis Vuitton est un des contributeurs de cet ONG, montrant ainsi son attachement à apparaître écologiquement et socialement responsables par le fait de limiter les voyages inutiles et privilégier les voyages qui permettent de changer le monde ou notre vision du monde.

Alors maintenant, vous regarderez les publicité autrement… Alors maintenant, vous regarderez les photographies et le travail des photographes autrement… Alors maintenant, vous oserez ne pas zapper au moment des publicités, vous arrêter devant un panneau publicitaire…juste pour les voir autrement!!

Et si on s’essayait au projet photographique?

Quesako?

Beaucoup ont déjà écrit sur ce sujet et donc je ne vais faire que reprendre certains points mais à ma sauce 🙂 Dans un précédent article, je vous ai parlé d’intention photographique afin que vos photos créent une émotion, interroge, questionne, révolte… Mais allons plus loin sur l’intention et interrogeons-nous sur ce qu’est un projet photographique?

Les différentes définitions

Un projet photographique est associé à un travail d’auteur. En effet, la Fédération photographique de France, qui regroupe les photographes amateurs, organise chaque année, au niveau régional puis national, les concours Auteur qui sont destinés à récompenser des ensembles de photographies. Cela signifie : continuité dans les images, soit au niveau de l’histoire, soit au niveau de la démarche donnant ainsi une unité à l’ensemble. La fédération précise même que c’est le regard photographique porté par l’auteur sur son sujet qui sera privilégié pour décerner ce prix.

Notre ami le dico Larousse précise, quant à lui, qu’un projet est :

  • But que l’on se propose d’atteindre : un projet chimérique.
  • Idée de quelque chose à faire, que l’on présente dans ses grandes lignes : son projet a été accepté.
  • Première ébauche, première rédaction destinée à être étudiée et corrigée : un projet de roman.
  • Tracé définitif, en plans, coupes et élévations, d’une construction à réaliser (machine, équipement, bâtiment, aménagement urbain, etc.). [Le tracé initial, à partir des études préliminaires, est l’avant-projet.]
  • Étude de conception de quelque chose, en vue de sa fabrication.

Si je veux résumer ces deux définitions, je peux dire qu’un projet photographique est une série de photos qui portent sur différents aspects tels que la composition, l’éclairage, la couleur et autres éléments techniques et évidemment le sujet. Par exemple, un projet photographique peut être lié à une couleur (rose, jaune, etc.), à un type de cadrage (incliné, par en-dessous, etc.), à un métier (artisan d’art, métier atypique), à une thématique (l’enfance, les courbes du corps, les arbres extraordinaires, etc.). Cela peut être un projet qui dénonce un environnement, ou qui suit un chantier, un projet sur la condition humaine comme le travail de Lee Jeffries, sur les anciens dans les montagnes comme le montre Claude Fougeirol. Certains, comme Michael Kenna, photographient beaucoup les arbres en noir et blanc. D’autres travaillent sur des projets plus personnels. Les miens me demanderez-vous? A ce jour, ils sont au nombre de 2 : le cancerla fragilité masculine.

C’est donc une idée que le photographe va travailler pendant un temps défini ou infini, en travaillant ce thème choisi soit toujours de façon identique, soit en variant les angles et les techniques. Qu’il s’agisse de portraits ou de paysages, la série/le projet doit conserver une certaine cohérence qui lui confèrera ainsi une unité : l’intention narrative doit être claire.

La raison principale de s’investir dans un projet photographique est de se renouveler, de tenter, de créer!

Les différentes étapes
  1. Trouvez votre idée, votre thème : laissez votre petite voix intérieure vous guider, inspirez-vous de vos photographes préférés, osez la créativité! A l’aide d’une feuille blanche listez vos centres d’intérêt. Pas besoin d’être précis au détail près, définissez votre concept et ne vous dîtes pas que cela a déjà été fait et refait car votre façon de faire sera unique, comme vous!
  2. Structurez votre travail et  donnez une nouvelle dimension à vos images : définissez la technique utilisée, le matériel nécessaire à votre projet, les conditions de prise de vue mais également la partie composition de l’image, couleur ou noir et blanc…N’oubliez pas « La technique doit être l’esclave de vos rêves, et non l’inverse » comme le précise Thomas Hammoudi.
  3. Exécutez votre projet et ayez un regard critique/observateur afin de revoir votre copie si nécessaire sur la façon d’aborder votre thème afin de progresser dans votre technique et n’hésitez pas à montrer vos ‘brouillons’ à des personnes bien intentionnées qui sauront vous faire des remarques constructives que vous suivrez ou pas car c’est votre projet, votre vision.
  4. Traitez vos images afin d’avoir cette cohérence, sur le format et/ou le cadrage et/ou sur la couleur ou le noir et blanc… Le traitement est une façon de travailler les photos de votre sujet pour lui donner la direction que vous souhaitez.
  5. Présentez votre travail, si vous le souhaitez, en le montrant au sein d’un club photo ou de votre famille, en l’exposant, en participant à un concours, en y consacrant un livre…
Un exemple : Mon projet Farine

J’avais vu sur le web des photos de danseuses prises avec des envolées de poudre blanche. J’avais trouvé cela très inspirant et j’avais gardé cela en tête, le fameux, un jour j’essaierai 🙂

Ce jour est arrivé alors que j’étais photographe pro. Un client, proposant un nouveau type de combinaison de farine permettant de réaliser du pain nommé « le pain passion », m’a demandé, d’une part de photographier les fameux pains, et ensuite de lui proposer une vision féminine et ‘’sexy » de la farine pour le mettre sur des affiches qui seraient mises dans les vitrines des boulangers proposant sa recette. C’est à ce moment-là que je lui ai proposé mon fameux, un jour j’essaierai! Il a été enchanté… Il ne restait plus qu’à réaliser mon idée. Mais il fallait avant tout penser modèle, comment remplacer la farine car il est bien connu qu’on ne joue pas avec la nourriture, trouver un local et bien sûr les sets de lumière et comment protéger tout cela de la poussière qu’allait créer le substitut de farine! Le modèle a été assez facile à trouver vu que ma fille Zoé a accepté ce challenge d’en avoir plein le visage, les cheveux et le corps et ceci à plusieurs reprises et avec le sourire. Une rémunération a eu raison de ses dernières réticences. Concernant la farine, j’en ai utilisé un peu pour les photos de près notamment et ensuite le conseiller d’un magasin de bricolage LM m’a un peu prise pour une folle mais m’a bien conseillée : l’enduit fin permettrait de remplacer la farine et de correctement créer des nuages. Pour le local, j’ai fait appel à un ami, le dirigeant d’Air4kids, qui a un local de stockage suffisamment haut pour le shooting. Encore un grand Merci Sébastien! Pour le set de lumière, j’ai privilégié des boîtes strip que j’ai éloignées le plus possible du sujet afin de limiter les retombées.

Lors de ce shooting, j’ai fait des dizaines de photos. Zoé a recommencé encore et encore le lancer de cheveux en arrière, le lancer en l’air de la farine, etc. Il faut sans cesse vérifier le set de lumière, l’adapter afin de mettre en valeur le modèle mais aussi la matière qu’est la farine, sujet de la commande. Ensuite, il faut libérer son esprit et tenter des choses, guider le modèle, être à son écoute…et être à l’écoute aussi de sa voix intérieure pour oser aller un peu plus loin que prévu. Voici quelques-une des images, les plus significatives selon moi, correspondant au cahier des charges du client et également au  côté artistique de ce projet. Les deux dernières photos ont été exposées à l’été 2021, à l’Eté des portraits de Bourbon-Lancy. Elles font également partie du concours « 20 ans en 2020 » de cette exposition.

HDR, grandeur et décadence

Pourquoi ce titre? Parce que les photographes en voyaient que par le HDR dans les années 90-2000…puis ils l’ont poussé à l’extrême que l’on aime ou pas…puis le HDR est reparti dans presque l’oubli. Et pourtant, c’est une technique photo est très intéressant en tant au niveau technique qu’au niveau rendu.

Alors, commençons par la définition du HDR – High Dynamic Range – L’imagerie à grande gamme dynamique (ou imagerie large-gamme) regroupe un ensemble de techniques numériques permettant de présenter une image fixe ou animée d’une scène qui présente, dans ses diverses parties, des niveaux très différents de luminosité! Dès les années 1850, Gustave Le Gray fut le premier photographe à concevoir une image composée avec plusieurs valeurs d’expositions différentes. Cette technique lui permit de représenter, sur un même tirage, un paysage marin avec à la fois la mer et le ciel. Si sur place, l’adaptation visuelle permet au photographe de voir à la fois les détails locaux du ciel et ceux de la surface du sol, le capteur a eu capacité plus faible à s’adapter. Pour parvenir à donner des détails appartenant aux deux parties, Le Gray exposa deux plaques, l’une pour les hautes lumières, l’autre pour les basses lumières, et combina les deux parties au tirage. La combinaison d’expositions différentes sur des parties de l’image au moment de l’agrandissement de négatifs devint alors un procédé courant en photographie.

Alors quand utilisez ou pensez au HDR? Le photographe doit penser HDR quand il est face à une scène contrastée, par exemple couché de soleil, où lors de la première prise de vue, il constate que le ciel est ‘cramé’ (pas de détail, pas d’information) ou que l’image est totalement sombre car les réglages ont privilégié le bâtiment ou inversement.

Prise de vue

Dans ce cas, il est évidemment possible d’utiliser les fameux filtres gradués vus  dans l’article sur la pose longue et ne pas faire appel au HDR. Mais il faut évidemment avoir ses filtres dans son sac photo!

Alors si on a pas ses filtres, on a une autre technique…ouf! Le fameux bracketing qui consiste à prendre la même photo plusieurs fois avec plusieurs réglages différents. Il s’applique à des réglages concernant l’exposition, mais aussi la mise au point, la balance des blancs ou encore le flash. Je ne parlerais que du bracketing d’exposition où le photographe ne va pas prendre une mais plusieurs photos : la photo originel, une ou plusieurs photos sous-exposées et une ou plusieurs photos sur-exposées.

Sur les reflex, il est possible d’aller par pas de  +/- 1/3 à +/- 2 EV voir plus. EV, IL, indique l’intensité lumineuse. L’ajout d’1 IL correspond à diviser la vitesse par 2, et l’ajout d’2 IL à diviser la vitesse par 4. Plus cette valeur est importante, plus la photo sera sous et sur-exposée. Si votre appareil ne vous permet que trois photos, alors vous devrez faire peut-être plusieurs essais. Si vous pouvez avoir plus de photos (5 voir 7), cela permettra d’aller plus loin dès le premier essai.

Vous l’avez compris, il sera nécessaire d’avoir un pied afin de prendre exactement la même composition afin de pouvoir transformer les x clichés en un seul. Le HDR sera donc plus difficilement applicable à des sujets qui se déplacent.

Post-production
Il existe des logiciels spécialisées bien évidemment pour traiter les HDR. La suite Adobe vous propose évidemment son module de traitement HDR : HDR Efex Pro 2.
  1. Dans Adobe Photoshop, Fichier -> Automatisation -> merge to HDR
  2. Choisir les fichiers à fusionner
  3. Créer votre HDR
  4. Amusez vous à appliquer els différents HDR proposés par Photoshop (colonne de gauche)
  5. Ajustez avec les paramètres de droite afin d’obtenir votre HDR à l’image de ce que vous avez vu ou celle que vous voulez montrer.
Vous l’avez compris, le HDR n’est pas pour tout mais c’est un domaine à explorer où l’on peut beaucoup s’amuser. Que l’on aime ou pas pousser les curseurs, amusez vous à voir les résultats totalement imprévus!

Quelle est votre intention photographique?

J’ai abordé ce sujet dans différents articles (pourquoi j’aime cette photo, Analyser ses images) mais je souhaitais consacrer un article complet à ce sujet tant il me semble important. Je vais vous paraître un peu violente mais si vous voulez faire des photos juste pour faire un photo, autant utiliser votre smartphone et ne pas investir des centaines voire des milliers d’euros dans du matériel! Vous êtes fâché? Je peux comprendre mais avouez que les smartphones font déjà des super images donc si on ne rajoute pas un petit plus, que je nommerai l’intention! Mais qu’est ce que l’intention? Le célèbre dictionnaire Larousse nous dit que l’intention est la « Disposition d’esprit par laquelle on se propose délibérément un but ; ce but lui-même. » Ça, c’est fait 🙂 Je vous passe les détails sur l’aspect juridique, philosophique, religieux et sociologique et je m’attarderai dans cet article sur l’aspect « intention photographique ».

Quand on commence la photo, on pense beaucoup à ses réglages, à avoir le bon matériel…Voir l’article sur les secrets de votre appareil photo. C’est une étape incontournable qui vous permettra de réaliser des photos techniquement bonnes dans de nombreuses circonstances, en passant évidemment du temps à essayer, s’entraîner, rouspéter et recommencer encore et encore! Elles seront donc techniquement bonnes mais pour autant elles ne créeront pas chez vous ou chez votre ‘public’ ce qu’on appelle communément l’effet Whaouuu. Alors vous revenez dans vos livres ou articles, dont L’art de la composition, pour améliorer le rendu. Après plusieurs essais et temps d’apprentissage, vous trouvez que c’est mieux…mais c’est toujours pas Whaouuu. Alors maintenant, on parle de cette fameuse intention? Car c’est elle qui va créer une émotion chez vous et chez ceux qui regarderont votre photo. En résumé l’intention  va créer l’émotion et donc l’effet Whaouuuuu.

Et si on parlait d’émotion? L’émotion est une expérience complexe et intense de l’état d’esprit d’un individu liée à un objet repérable lorsqu’il réagit aux influences internes et externes. Chez les humains, l’émotion inclut fondamentalement un comportement physiologique, un comportement expressif et une conscience. L’émotion est associée à l’humeur, au tempérament, à la personnalité… La roue des émotions de Robert Plutchik regroupe l’ensemble des émotions, qui va de l’amour à l’agressivité, de l’aversion à l’admiration.

C’est ce que vous allez chercher dans vos photos, créer une émotion, ne pas laisser indifférent. La photo est là pour montrer, alerter, choquer, provoquer, donner envie… J’aimerais que vous arrêtiez de déclencher juste parce-que-ce-que-j’ai-en-face-de-moi-c’est-joli-donc-ma-photo-sera-forcément-jolie, mais avant même de déclencher, il faut avoir en tête l’image que vous voulez. En effet, quand la personne va regarder votre photo, elle ne vous connaît pas forcément, elle ne connait pas votre travail, elle n’était pas forcément présente lors de la prise de vue et donc elle n’a pas vécu ce que vous avez vécu. Il faut qu’il y ait une intention pour créer une émotion.

Pour illustrer mes propos, je vous donnerai deux exemples. Le premier, vous faites un trek en montagne. Vous avez marché pendant trois heures de montée plus ou moins douloureuse, avec votre sac photo dans le dos. Trop heureux d’arriver au sommet vous voyez le paysage s’étaler sur vos yeux et clic :

Sur la photo de gauche, moi qui suis dans mon fauteuil, je vois trois arbres, un ciel nuageux et de la montagne… Ça ne me fait rien, même pas une envie d’évasion…

Par contre, si je vois la photo de droite, je me dis quel beau reflet de fin de journée, cela donne envie d’aller dans la petite maison rouge au fond pour se reposer et apprécier l’instant… Je peux me raconter une histoire, je m’évade.

Deuxième exemple, la photo d’enfant. Un enfant, le vôtre, celui de vos enfants, de votre famille…ils sont tous sublimes, on est d’accord! Mais pour quelqu’un qui n’a aucun lien avec cet enfant, il reste un enfant et c’est tout. Alors, vous préférez quelle photo? Laquelle vous raconte une histoire? Laquelle crée une émotion plus que « il est mignon ou elle est mignonne »?

Ce que je veux vous amener à penser ou du moins à réfléchir, c’est qu’il y a des photos que l’on fait pour soi et celles qu’ont fait pour les autres, pour les concours, pour une exposition, un livre… Il n’y a rien de mal à faire des photos pour soi, bien au contraire car c’est notre mémoire et c’est en cela que la photo est magique. Mais si vous souhaitez transmettre un message, voire de l’émotion à ceux qui regardent vos photos, vous devez réfléchir à votre photo avant, avoir une intention.

En effet, vous devez vous exercer à travailler votre intention. Il faut passer de « j’ai envie de photographier ma fille à cheval » à « j’ai envie de montrer la complicité entre ma fille et le cheval ». Autre exemple, il faut passer de « j’ai envie de photographier un paysage de montagne » à « j’ai envie de montrer les lumières qui dessinent à chaque instant des ombres différentes sur les montagnes et ainsi les subliment ». Pour ce faire, il faut vous poser les questions suivantes :

Qu’est ce que je veux montrer, dire, exprimer en prenant cette photo ?

  • Pourquoi je prends cette photo?
  • Dans quel but je prends cette photo ?
  • Pourquoi je souhaite déclencher ?
  • Quel message je souhaite faire passer ?

Pour montrer :

  • le comportement d’un humain : action sportive, artisanat, jeux d’enfants…
  • le comportement particulier d’un animal
  • la fragilité de la goutte d’eau prête à tomber de sa feuille
  • la lumière orangée et saturée dans les nuages d’altitude

C’est tout simplement cela l’intention photographique. Une fois votre intention fixée, vous pouvez penser matériel, réglages et composition (L’art de la composition). Pour un peu d’originalité, relisez les articles Sous un autre angle, La pose longue et si vous sujet est l’eau,  L’eau dans tous ses états. Travaillez votre intention et vous créerez l’émotion.

Mon intention : Solitude

Mon intention : Grandeur des buildings de New-York

Mon intention, je l’ai transformée, à ce jour, en quatre projets : Cancer et Fragilité masculine.

 A vous de travailler votre intention…