Et si on parlait papier photo?

Suite à la lecture de Compétences photo de septembre-octobre 2014 (je sais, cela date un peu mais c’est toujours d’actualité), vous trouverez quelques notes ci-dessous pour vous conseiller dans votre choix de papier pour vos tirages.

Sachez qu’il existe deux familles de papier :

  • Argentique : utilisation d’une savante chimie
  • Numérique : adapté à l’impression numérique, système à base d’encre

Sachez qu’il est possible de faire un tirage argentique à partir d’un fichier numérique. Ce n’est cependant pas une solution économique mais qui vaut la peine de s’attarder.

Parmi les papiers, on retiendra du papier non couché dont les fibres sont collées et surfacées avec une enduction fine pour limiter l’absorption de l’encre et augmenter la résistance, et le papier couché qui possède un traitement supplémentaire : couche craie/kaolin/calque pour empêcher l’encre de pénétrer dans les fibres.

Le calandrage est un procédé qui permet d’obtenir différents états de surface (force de procédés de séchage, apprêts mécaniques) permettant d’obtenir du papier mat, brillant, satiné, glacé, crystal.

 

 

  • Papier baryté : une référence en noir et blanc. C’est un papier épais qui se conserve très bien dans le temps. Sa surface est glacée, très lisse et très blanche. L’ajout de sulfate de baryum améliore le contraste et les hautes lumières grâce à l’émulsion photosensible .
  • Papier baryté argentique/piezo : aucun intérêt si l’image présente peu de nuances de gris. C’est un procédé jet d’encre à base de pigments de charbon ce qui permet une vraie étendue des valeurs qu’il restitue, le détail des nuances de noirs et leur densité. Cela donne une vraie richesse des valeurs, supérieure à un tirage argentique noir et blanc. Sa longévité est estimée à 300 ans mais la technique est onéreuse, environ 25% plus chère qu’un tirage argentique sur papier baryté.
  • Papier RC/PE : papier de tirage noir et blanc ou couleur, papier blanc et plus opaque, tarif bon marché et ayant une durée de vie d’environ 70 ans. Fujifilm est le spécialiste du papier RC brillant dont le papier HR : papier lisse et non perlé, papier à la fois mate et nacré, d’une brillance subtile. Kodak propose également un excellent papier métallique à l’effet brillant et nacré.

Pour faire votre choix parmi les papiers photo dits « numériques », vous devez vous baser sur deux critères : la méthode de fabrication et le procédé de tirage. Les procédés à base d’encre : jet d’encre, électrophotographie (plus utilisée de nos jours car faible rendu des couleurs), sublimation. L’encre à pigments a un excellent rendu chromatique, les noirs sont d’une intensité incomparable, et d’une excellente conservation. L’encre à colorants a une forte brillance.

Le papier photo dit numérique est réparti en 4 familles plus ou moins blanc, plus ou moins brillant, plus ou moins lisse, plus ou moins épais et avec plus ou moins de tenue :

 

  • papier premier prix, entrée de gamme des papiers Canon/Epson/HP, à privilégier pour une exposition éphémère sans objectif de vente ou d’archivage mais attention à la qualité d’impression, possible mauvaise gestion des couleurs et un risque de transparence dû au faible grammage
  • Papier RC/PE numériques brillants (contours plus précis, couleurs plus flatteuses et éclatantes), satinés (aspect brillant et légèrement perlé, compromis raffiné) ou mats (réduit les reflets et les traces de doigts) : papiers bon marché, brillants et facilement disponibles (Fujifilm, Kodak, Canon, Epson, Hahnemühle, Canson), standards de la photographie sociale, plus le grammage est élevé et plus le papier est de qualité en termes de couchage, tenue en main et état de surface :
    • 100gr/m2 : fin, peu de tenue, peu opaque, mauvaise restitution des couleurs éclatantes et des noirs intenses
    • 150gr à 200gr/m2 : résultat acceptable pour des photos de tous les jours
    • 200gr à 250gr/m2 : rapport qualité/prix intéressant, rendu correct et tenue satisfaisante
    • 250gr à 300gr/m2 : qualité optimale, papier dit premium plus, solution économique pour l impression d’images qualitatives et homogènes, longévité de 250 ans
  • Papier haut de gamme Beaux-Arts et FineArt : produits à base de fibres 100% coton, conservation optimale dans le temps, FineArt certifié sans acide et ils possèdent une réserve alcaline qui prolonge leur protection des agressions acides avec une longévité à plus de 100 ans

Les véritables papiers Beaux Arts mats et texturés : douceur et souplesse. On les trouve sous les noms Etching, Aquarelle, Torchon – Canson/Hähnemühle. Ils sont parfaits pour les photos aux tons pastel avec peu de détails mais Attention : le papier peut prendre le pas sur l’image.

Le papier Fine Art mat lisse est le préféré des photographes pour le tirage d’art car il est adapté au N&B et à la couleur, dont il restitue très bien les nuances. On les trouve sous les noms Rag ou Chiffon. Il est plus doux et souple si il contient du coton, plus rugueux et rigide si il contient de la cellulose.

Le papier Japon est un papier haut de gamme, dans la tradition du washi, technique de fabrication Japonaise qui reflète la particularité du fabricant mais aussi les spécificités locales (matériau, climat, traditions). Ce papier est très résistant malgré sa finesse et sa délicatesse, structure très présente. Le ton est un peu chaud, presque écru, un peu transparent. Le rendu des couleurs est très doux, proche des estampes. Cela convient à peu de photos et attention au prix 20€ le A4.

  • Papier baryté numérique : papier blanc à la surface d’aspect brillant. C’est une alternative brillante aux papiers FineArt mats et contrairement aux barytés argentiques, la couleur est permise.

 

Et si on essayait de comprendre les éléments de la fiche descriptive d’un papier?

  • La brillance : aptitude d’un papier à réfléchir la lumière. La diffusion indique mat, demi-mat, satiné, perlé ou nacré, semi-brillant, brillant et ultra-brillant. Le reflet est un chiffre exprimé en % : plus il est important et plus le papier est brillant.
  • La blancheur : La blancheur réunit deux notions : teinte et luminosité. Au début le papier est blanc cassé. Il passe ensuite par une opération de blanchiment. Attention à l’utilisation de produits plus ou moins polluants (norme Totally Chlorine Free).  Le traitement de surface améliore la blancheur du papier = papier blanc lumineux ou HW. La caractéristiques de luminosité s’exprime en unités L*a*b (L = lumière restituée – >94 ok et >97 parfait, a = dominante de couleur sur l’axe des rouge – entre -2 et 2 parfait, b = dominante de couleur sur l’axe bleu-jaune – >0 tonalité froide, >0 tonalité chaude, =0 tonalité neutre).
  • L’opacité est liée à l’épaisseur, à la densité du papier et aux opérations de couchage. Plus le papier est « compact », moins il est opaque. L’opacité s’exprime en %. Plus le chiffre est élevé, plus le papier est opaque.
  • La composition regroupe la teinte, la texture, le toucher et la résistance du papier. Plus la pâte est pure, meilleures seront les propriétés du papier en termes de souplesse, de résistance, de pérennité, etc. Le papier 100% cellulose est 100% chimique et donc de meilleure qualité. Le haut de gamme est la fibre coton car plus longue, plus souple et plus pérenne
  • La structure du papier dépend entre autres du procédé de fabrication. Cela a évidemment une influence sur la qualité du tirage selon les machines utilisées.
  • L’état de surface est un critère fondamental de la qualité du tirage. Cela détermine les qualités d’absorption du papier
  • L’indication n’est autre que la nature de l’état de la surface : texturé, lisse ou ultra-lisse
  • Grammage et épaisseur : le grammage est le poids du papier au m2. il ne définit ni l’épaisseur, ni la rigidité d’un papier. La rigidité d’un papier n’est cependant jamais donnée. C’est le rapporte entre épaisseur et grammage. Elle donne une indication sur la tenue en main et la flexibilité. Plus la valeur est élevée et plus le papier est rigide.
  • Le rendu des couleurs : tous les papiers jet d’encre sont recouverts d’un couchage destiné à recevoir l’encre. Cela permet aux gouttes d’encre de rester en surface. Cela détermine la densité maximale (noir) que le papier pourra restituer
  • La conservation ou durée de vie : aptitude d’un papier à vieillir sans se dégrader dans des conditions normales d’archivage

 

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